La
réforme du collège prévoit la suppression des sections européennes
et bilangues... C'est la cata ! Les Français ne sont pas doués
en langues, dit-on. Eh bien justement, les sections européennes
permettaient à un certain nombre d'élèves de développer davantage
leurs compétences en langues. Il aurait donc été logique de les
renforcer et non de les supprimer.
D'accord
la première langue vivante sera enseignée à tous les élèves dès
le primaire et la LV2 sera obligatoire dès la classe de 5e. Cela
peut être un bon point... ou pas. Car le niveau atteint dans ces
deux langues ne sera jamais très haut, si l'on considère les
conditions dans lesquelles elles sont étudiées (temps très limité
chaque semaine, groupes importants et hétérogènes, …).
D'accord
les sections européennes favorisent l'élitisme. Mais pourquoi
veut-on absolument que tous les élèves soient coulés exactement
dans le même moule ? Nous sommes tous différents, il faut en tenir
compte et favoriser les bons élèves qui ont envie de réussir.
Notre
système scolaire est organisé de telle façon que les écarts se
creusent rapidement entre les élèves, dès le début du primaire.
Les résultats au brevet le montrent clairement : ainsi en 2012,
le taux de réussite était de 80,2% pour les enfants d'ouvriers et
de 96,2% pour les enfants de cadres supérieurs. Et l'orientation est
un parcours compliqué pour les familles peu informées et qui ne
maîtrisent pas le code scolaire.
Si
l'école voulait favoriser la réussite des bons élèves non issus
des milieux socioprofessionnels les plus favorisés, elle devrait
développer l'accueil des moins de trois ans à l'école, une aide
aux devoirs et un soutien méthodologique des élèves et
l'accompagnement des parents dès le primaire, ainsi que les
dispositifs comme D'Col dans les collèges ou les cordées de la
réussite, ou encore les conventions prioritaires mises en place dans
certaines grandes écoles comme Sciences Po, l'ESSEC ou l'ENS Lyon.
En bref toutes les mesures permettant une plus grande égalité des
chances et une plus grande équité socio-économique dans l'accès
aux formations menant aux postes de décisions.
Au
contraire la suppression des classes européennes va tendre à vider
encore davantage de ses meilleurs élèves les collèges publics
situés dans les zones socialement moins favorisées. Les familles
qui pourront faire un sacrifice financier inscriront leurs enfants
dans les collèges privés et financeront des séjours linguistiques,
mais quelle solution pour les autres ?
Le système scolaire français doit pouvoir donner sa chance à
chacune et à chacun, sans quoi les familles perdront totalement
confiance en l'école et en l'ensemble de la société, ce qui
pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour tous. Jeunes,
parents, familles, mobilisons-nous !
Pour
les sections européennes et pour l'égalité des
chances.
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