dimanche 11 février 2024

Valoriser les littéraires

 


Episode 26 du podcast Comptons avec les littéraire à écouter ici

Qu’apportent les littéraires à la société ? C’est une grande question, et elle est d’importance, car les études littéraires ont tendance à être dévalorisées et dépréciées puisqu’elles ne semblent pas directement utiles, contrairement aux études scientifiques qui permettent de faire avancer la science et donc potentiellement d’améliorer notre santé et notre confort de vie ou notre sécurité, aux études de droit qui mènent vers des métiers indispensables pour réguler nos sociétés, ou surtout aux études commerciales ou financières qui permettent de créer et de faire circuler des richesses !

En fait, le problème des études littéraires c’est qu’elles ne semblent pas utiles a priori. On n’y apprend pas des arts et des techniques qui, une fois appliquées, vont immédiatement agir sur l’environnement pour le modifier de façon visible et pragmatique.

Pourtant, il est difficile de s’en passer si on veut se sentir bien personnellement, mieux comprendre le monde et le modifier en profondeur.

D’abord elles donnent toute leur valeur aux mots, au langage, à la communication verbale.

Car comme l’explique la romancière et dramaturge Nancy Huston dans son livre L’espèce fabulatrice, nous sommes façonnés par les histoires que l’on nous transmet. On est faits de ça et on en a besoin, nous avons besoin des récits qui nous construisent. Selon elle, la littérature d’une part nous donne l’opportunité de nous évader dans une autre réalité, d’autre part nous aide à affronter notre propre réalité. Et même parfois nous incite à agir pour changer la réalité !

Je cite :

«(p189) Elle nous fait le cadeau d’une réalité qui, tout en étant reconnaissable, est en même temps autre : plus précise, plus profonde, plus intense, plus pleine, plus durable que la réalité au-dehors. Dans le meilleur des cas, elle nous donne des forces pour retourner dans cette réalité-là et la lire, elle aussi, avec plus de finesse…

Peut-être même sera-t-on amené, cela s’est vu, à agir dessus. »

(fin de citation)

Donc, il est possible d’affirmer que les professions littéraires sont absolument indispensables, pourtant on n’en prend pas assez la mesure.

Que serait notre monde sans les écrivains et tous les métiers du livre, sans toutes les personnes qui contribuent à la création des livres qui nous construisent, qui nous font rêver, qui nous font réfléchir et avancer ?

Comment ferait-on sans les enseignants, les journalistes, les critiques littéraires, les historiens et tous les professionnels qui étudient et transmettent les histoires et les récits qui nous nourrissent ?

Et plus globalement aussi sans toutes les professions qui nous aident à développer et améliorer le langage et à mieux communiquer, comme les linguistes, les orthophonistes, les psychanalystes, ou encore les consultants en communication, par exemple.

Toutes ces professions sont essentielles, donnons-leur toute la place qu’elles méritent ! Qu’en dîtes-vous ?

Comme l’affirment Magali et Anne dans l’épisode 1 du podcast, consacré au métier d’écrivain, tous ces métiers sont des métiers qui apportent du rêve et en cela ils nous sont absolument nécessaires !

Et comme nous l’expliquent Julien et Joanna dans l’épisode consacré au métier d’éditeur, les études littéraires sont indispensables car elles enseignent des méthodes d’analyse, d’expression, de communication…, et selon les traductrice et correctrice Myriam et Edith, elles nous permettent de voir plus grand, d’apprendre des leçons du passé et d’envisager des solutions pour l’avenir, et les lecteurs ne s’y trompent pas qui considèrent les librairies comme des lieux-ressource, comme ont pu nous l’expliquer Aurélie et Simon dans l’épisode du podcast  consacré au beau métier de libraire.

Ensuite, les études littéraires ne forment pas seulement les professionnels du livre et de la culture, elles contribuent beaucoup plus largement à former le citoyen, elles sont donc nécessaires à toutes et à tous, alors… comme l’écrit le professeur d’université et critique littéraire Nuccio Ordine dans son livre L’utilité de l’inutile :

« Réduire l’être humain à sa profession constituerait donc une très grave erreur : il y a chez tout homme quelque chose d’essentiel qui va bien au-delà de son « métier ». Sans cette dimension pédagogique absolument éloignée de toute forme d’utilitarisme, il serait bien difficile, à l’avenir, de pouvoir encore imaginer des citoyens responsables, capables de dépasser leur égoïsme pour embrasser le bien commun, se montrer solidaires, pratiquer la tolérance, revendiquer leur liberté, protéger la nature, défendre la justice… »

Dans l’épisode du podcast Comptons avec les littéraires consacré au métier d’enseignant, Delphine et Mona affirment que les études littéraires permettent à chacun et à chacune de s’affirmer dans sa différence, et dans les épisodes consacrés respectivement aux métiers de guide-conférencier et d’orthophoniste, … Bruno, Emile, Audrey, Brigitte, proclament que l’art et la philosophie permettent non seulement de s’évader mais aussi d’aller au-delà de ce qui est apparent, et de développer notre esprit critique en plus de nos capacités langagières !

La lecture développe le langage et les capacités d’attention et d’écoute indispensables aux psychanalystes, selon Céline et Fatim. Gwenaëlle architecte, insiste également sur cette capacité à communiquer avec autrui qui est nécessaire dans tous les métiers.

Selon Mado et Frédéric, les débouchés des études littéraires sont très variés et notre regard et notre culture générale apportent beaucoup à l’entreprise. Bénédicte et Dorian affirment que les littéraires sont souvent très structurés dans leur pensée et dans leur capacité à argumenter et sont d’excellents orateurs, qui ont appris à écouter et à savoir diagnostiquer les problématiques de leurs interlocuteurs.

Les études littéraires sont donc indispensables à chaque être humain, et chacun-e devrait laisser s’exprimer sa part littéraire, ne pas la réfréner, mais la cultiver pour pouvoir mieux penser le monde et le transformer.

Je remercie encore une fois tous mes invités sur le podcast, ainsi que les auditeurs et les auditrices, toutes les personnes qui nous ont fait des retours positifs et à qui ce podcast a permis d’avancer !

A bientôt sur le podcast, ceci est le dernier épisode mais je vous invite à aller écouter et commenter tous les épisodes précédents, retrouvez les descriptions et les liens en barre d’info !

Et… comptons avec les littéraires ! 

dimanche 7 janvier 2024

Lecture et concentration

 

Dansl’épisode 25 du podcast, nous allons voir pourquoi les problèmes de concentration sont de plus en plus fréquents et comment la lecture peut nous aider.

Vous avez surement remarqué que vous oubliiez parfois une info ou un message que vous aviez l’intention de transmettre à quelqu’un. Ou que vous preniez davantage de temps pour une tache d’écriture ou d’organisation que vous faisiez plus rapidement avant…

La difficulté à se concentrer peut être due aux bruits environnants, à la fatigue ou au stress, et il est parfois utile d’aller consulter un médecin si c’est quelque chose qui devient vraiment handicapant. Il faut bien sûr veiller à avoir une bonne alimentation, bien dormir et faire du sport pour bien oxygéner son cerveau. Et ça c’est essentiel, pour stimuler les connexions entre les neurones.

Par ailleurs il vaut mieux travailler dans un endroit calme, éviter d’être trop souvent sollicité-e, penser à faire des pauses et à éloigner son téléphone.

Après, il faut savoir que la capacité à se concentrer peut se développer si on s’entraîne !

Alors :

Comment la lecture peut-elle nous aider à nous concentrer ?

Il faut savoir que quand on lit, le cerveau doit mobiliser tout à la fois la compréhension, les facultés d’analyse et la mémoire. Et le cerveau est un muscle qui a besoin d’entraînement ! Donc plus on lit, plus on s’habitue à mobiliser ces trois aptitudes, donc plus on s’habitue à se concentrer. On muscle sa concentration !

Pour les personnes qui ont perdu l’habitude de lire, essayez de trouver un livre qui vous plaît vraiment, si le livre ne vous plaît pas ne vous forcez pas à continuer et prenez-en un autre ! Essayez de consacrer chaque soir un petit moment à la lecture, dans l’idéal, sinon trouvez un moment dans la journée, trente minutes environ ou une heure, pour vous laisser le temps de plonger dans l’histoire !

Essayez de privilégier le support papier, car les écrans sont mauvais pour les yeux et nous incitent à rester éveillés. Et des études ont prouvé que la compréhension est meilleure quand on lit sur papier, on se repère mieux dans le texte et on passe un bon moment avec l’objet livre, ce qui fait qu’on intègre davantage ce qu’on a lu.

Pour vous motiver, choisir une lecture commune avec des amis peut être intéressant, pour pouvoir discuter du livre une fois terminé. Et si vous repérez un auteur ou une autrice que vous aimez, peut-être aurez-vous envie d’aller lire plusieurs de ses titres et de vous renseigner sur sa biographie.

L’idéal est de commencer tout-petit, si vous avez des enfants proposez-leur un choix de livres, emmenez-les à la bibliothèque et laissez-les profiter un moment, et si possible installez-leur un petit coin lecture à la maison !

Si vous montrez l’exemple en lisant vous-même, vos enfants s’intéresseront tout naturellement aux livres ! Et si vous prenez le temps de partager chaque soir un moment lecture, ce sera top ! Vous aurez peut-être envie de commenter les illustrations, d’échanger vos avis sur les actions des personnages, d’essayer de comprendre ensemble leurs réactions, d’imaginer la suite de l’histoire, de la mettre en scène ou de la dessiner par exemple. Tous les moments qui favorisent la complicité entre parents et enfants sont à privilégier, et là vous êtes surs que vos enfants deviendront des lecteurs et des lectrices convaincus !

Allez, restons focus, cultivons la concentration, et… comptons avec les littéraires !

A bientôt sur le podcast !



 

 

 

dimanche 10 décembre 2023

Lecture et empathie

 

L’épisode 24 du podcast Comptons avec les littéraires est en ligne ! Nous essayons de voir comment la littérature, notamment les romans, développe chez nous l’empathie.

Depuis quelque temps, on entend beaucoup parler de l’empathie, et on nous dit qu’il faut essayer de la développer, notamment à l’école. Alors :

Qu’est-ce que c’est, l’empathie ?

C’est la capacité de se mettre à la place des autres pour comprendre ce qu’ils ressentent : leurs sentiments, leurs émotions. Cela suppose de savoir écouter l’autre puis reformuler ce qu’il ou elle ressent.

Pourquoi est-elle importante ? Parce qu’elle participe à de meilleurs échanges, à une meilleure communication, donc à de meilleurs rapports entre les humains, en prenant en compte toutes leurs différences.


L’empathie est une compétence essentielle pour les chefs d’entreprise, les managers ou encore les coachs sportifs, elle peut avoir un réel impact sur les résultats.

Elle est donc particulièrement valorisée dans l’entreprise.

L’empathie est évidemment particulièrement bienvenue chez les enseignants et chez les professionnels de santé, elle participe beaucoup à l’efficacité des apprentissages et des soins.

Pour développer l’empathie, il est bien sûr intéressant de partager le quotidien de personnes différentes de nous, d’échanger avec elles pour essayer de mieux comprendre leurs façons de vivre et leurs ressentis.

Plus les personnes sont différentes de nous, plus il est important de savoir écouter et faire preuve d’empathie. De nombreux travaux de recherche ont été menés à ce sujet, notamment dans le but d’améliorer les relations interculturelles.

D’autres recherches ont montré que la lecture des récits de fiction mobilise les mêmes aires cérébrales que celles utilisées pour reconnaître les sentiments d’autrui, et que plus le lecteur est impliqué émotionnellement dans l’histoire, plus il est susceptible d’améliorer son empathie. Le fait de se mettre dans la peau d’un personnage différent de nous et de suivre ses aventures aide à rapprocher les humains entre eux et parfois à rapprocher les humains des autres êtres vivants. Et ceci fonctionne dès la petite enfance.

Dans Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler, écrit par l’écrivain chilien Luis Sepulveda et traduit en français par Anne-Marie Métailié, nous faisons connaissance avec une mouette nommée Kengah, qui se retrouve victime d’une marée noire. Avant de mourir, elle parvient à pondre son œuf et à confier son futur petit à un chat nommé Zorbas.

Zorbas devient donc, au départ malgré lui, la maman adoptive du bébé mouette, à qui il va devoir apprendre à voler ! Lui et ses amis chats vont devoir faire preuve de beaucoup de patience, mais surtout de tolérance et d’ouverture d’esprit, pour accompagner au mieux la petite mouette qu’ils ont baptisée Afortunada, tenter de comprendre ses ressentis et assurer son bien-être et son éducation, tout en la respectant en sa qualité de mouette et c’est ce que lui explique Zorbas pages 102 à 104.

Luis Sepulveda est très fort, il parvient à nous faire adopter tour à tour le point de vue d’une mouette puis celui d’un chat, et même plus tard celui d’un humain poète, pour nous amener à nous intéresser aux autres…

Avec beaucoup d’empathie !

Allez, comptons sur l’empathie, comptons avec les littéraires et…

A bientôt sur le podcast et sur le blog !

Valoriser les littéraires

  Episode 26 du podcast Comptons avec les littéraire à écouter ici Qu’apportent les littéraires à la société ? C’est une grande question...

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