jeudi 17 juillet 2014

Tu réussiras mieux que moi

Le très médiatique et très apprécié Professeur Marcel Rufo (pédopsychiatre) nous propose, dans son dernier livre consacré à l'éducation, plein de conseils utiles.
Il constate l'importance pour l'enfant d'être régulièrement félicité par les adultes responsables de son éducation :
« Souvent, une rentrée « réussie » dépend de la bienveillance que le jeune élève perçoit chez son maître ou sa maîtresse, et cela reste vrai pour la suite de l'année scolaire : pour un enseignant qui sait se faire aimer, on est prêt à se surpasser afin de donner le meilleur de soi et devenir un bon élève ! Sommes-nous toujours certains de la sympathie des enseignants pour les enfants qui leur sont confiés ? Etrange question, qui mérite néanmoins d'être posée. Combien d'élèves n'ont jamais été félicités de toute leur scolarité par un de leurs nombreux enseignants ? Pourtant, tout le monde a besoin de paroles flatteuses, ou du moins encourageantes, pour avoir une bonne image de soi. »
Il est certain que plus l'enfant se trouve en difficulté, plus il a besoin d'être encouragé !

Marcel Rufo souligne également l'importance de l'équipe éducative autour de l'élève :
« Enseigner est un métier singulier et difficile, si rien n'est dit quant aux difficultés de l'enfant, l'enseignant est en faillite par rapport à sa mission ; s'il en dit trop, il risque de blesser les parents, qui iront chercher des réponses ailleurs. Cette suggestion de réunions pluridisciplinaires et communes entre enseignants, spécialistes et parents me paraît essentielle. Dès le début de la scolarité, ouvrons l'école aux parents, partageons les anxiétés et les difficultés sans nous bloquer sur une position pédagogique, psychologique ou parentale. Les enseignants doivent rencontrer individuellement ou en groupe les parents et être soutenus à leur tour, s'ils le demandent, dans la rencontre avec les familles. »

Surtout, L'orientation ne doit jamais être vue comme négative :
« Dès la naissance, les enfants reçoivent le mandat de faire mieux que leurs parents, et cela quel que soit le milieu socioculturel et économique où ils évoluent. C'est pourquoi l'annonce d'une orientation vers un enseignement technique ou professionnel peut parfois être considéré par la famille comme un désastre. Loin d'en être un, il peut s'agir d'une deuxième chance, car l'adolescent ne fera dès lors plus partie des mauvais élèves, et s'il trouve là sa voie, il pourra même compter parmi les meilleurs. Il s'engagera ultérieurement dans l'apprentissage d'un métier avec la possibilité de s'orienter vers un baccalauréat professionnel, voire vers des études universitaires. Les adolescents les plus comblés que j'ai rencontrés sont ceux qui, n'ayant pu entrer en seconde générale, ont intégré un lycée professionnel pour passer un bac pro, ou un institut universitaire de technologie (IUT) pour devenir ingénieurs. Et ils n'en sont pas peu fiers. »

Il incite enfin les parents d'enfants en difficulté scolaire à ne pas se décourager mais à continuer à les aider à trouver leur voie, car il existe un chemin pour chacun(e) :
« Combien d'enfants en difficulté se sont finalement intégrés dans une vie possible, parfois même dans une autonomie ? Combien de blessures, de moments terribles sont devenus des forces ? Il faut tenir la main, rester à côté sans jamais entamer la réserve d'espérance qu'une évolution est possible. »

Une lecture à recommander pour l'été !

Valoriser les littéraires

  Episode 26 du podcast Comptons avec les littéraire à écouter ici Qu’apportent les littéraires à la société ? C’est une grande question...

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