Le
très médiatique et très apprécié Professeur Marcel Rufo
(pédopsychiatre) nous propose, dans son dernier livre consacré à
l'éducation, plein de conseils utiles.
Il
constate l'importance pour l'enfant d'être régulièrement félicité par les adultes responsables de son
éducation :
« Souvent,
une rentrée « réussie » dépend de la bienveillance que
le jeune élève perçoit chez son maître ou sa maîtresse, et cela
reste vrai pour la suite de l'année scolaire : pour un
enseignant qui sait se faire aimer, on est prêt à se surpasser afin
de donner le meilleur de soi et devenir un bon élève !
Sommes-nous toujours certains de la sympathie des enseignants pour
les enfants qui leur sont confiés ? Etrange question, qui
mérite néanmoins d'être posée. Combien d'élèves n'ont jamais
été félicités de toute leur scolarité par un de leurs nombreux
enseignants ? Pourtant, tout le monde a besoin de paroles
flatteuses, ou du moins encourageantes, pour avoir une bonne image de
soi. »
Il
est certain que plus l'enfant se trouve en difficulté, plus il a
besoin d'être encouragé !
Marcel
Rufo souligne également l'importance de l'équipe éducative autour
de l'élève :
« Enseigner
est un métier singulier et difficile, si rien n'est dit quant aux
difficultés de l'enfant, l'enseignant est en faillite par rapport à
sa mission ; s'il en dit trop, il risque de blesser les parents,
qui iront chercher des réponses ailleurs. Cette suggestion de
réunions pluridisciplinaires et communes entre enseignants,
spécialistes et parents me paraît essentielle. Dès le début de la
scolarité, ouvrons l'école aux parents, partageons les anxiétés
et les difficultés sans nous bloquer sur une position pédagogique,
psychologique ou parentale. Les enseignants doivent rencontrer
individuellement ou en groupe les parents et être soutenus à leur
tour, s'ils le demandent, dans la rencontre avec les familles. »
Surtout,
L'orientation ne doit jamais être vue comme négative :
« Dès
la naissance, les enfants reçoivent le mandat de faire mieux que
leurs parents, et cela quel que soit le milieu socioculturel et
économique où ils évoluent. C'est pourquoi l'annonce d'une
orientation vers un enseignement technique ou professionnel peut
parfois être considéré par la famille comme un désastre. Loin
d'en être un, il peut s'agir d'une deuxième chance, car
l'adolescent ne fera dès lors plus partie des mauvais élèves, et
s'il trouve là sa voie, il pourra même compter parmi les meilleurs.
Il s'engagera ultérieurement dans l'apprentissage d'un métier avec
la possibilité de s'orienter vers un baccalauréat professionnel,
voire vers des études universitaires. Les adolescents les plus
comblés que j'ai rencontrés sont ceux qui, n'ayant pu entrer en
seconde générale, ont intégré un lycée professionnel pour passer
un bac pro, ou un institut universitaire de technologie (IUT) pour
devenir ingénieurs. Et ils n'en sont pas peu fiers. »
Il
incite enfin les parents d'enfants en difficulté scolaire à ne pas
se décourager mais à continuer à les aider à trouver leur voie,
car il existe un chemin pour chacun(e) :
« Combien
d'enfants en difficulté se sont finalement intégrés dans une vie
possible, parfois même dans une autonomie ? Combien de
blessures, de moments terribles sont devenus des forces ? Il
faut tenir la main, rester à côté sans jamais entamer la réserve
d'espérance qu'une évolution est possible. »
Une lecture à recommander pour l'été !
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