L'école
pour tous, de Eric Rochant (avec, entre autres, Arié Elmaleh et
Elodie Navarre).
C'est
l'histoire d'un jeune adulte issu des
« quartiers sensibles », qui a fait quelques bêtises et est connu
des policiers, qui se retrouve à prendre la place d'un professeur de
français dans un collège, en se faisant passer pour lui alors que
celui-ci est à l'hôpital... Ce travail est ce qu'il considère
comme « une super planque. »
Il est
content d'occuper ce poste car cela lui donne une position sociale,
un salaire, une fonction.
Il s'attache
peu à peu à ses élèves, qui sont des élèves en difficulté (la
classe de 4e AS, « remédiation, médiation, option relai »)
et commence à prendre son rôle au sérieux.
Au départ,
il se contente d'essayer de transmettre les connaissances imposées
par le programme et tente de faire ce que l'on appelle un cours
magistral : le maître, par l'intermédiaire d'un support écrit,
transmet les connaissances à acquérir à ses élèves, ceux-ci
étant censés écouter sagement et restituer les connaissances.
Puis il va
se rendre compte que ses élèves ont une vraie envie d'apprendre (et
non de « subir ses cours »). Et il va avec eux,
grâce à eux, trouver une méthode qui les rend actifs et heureux
d'apprendre.
Ils étudient
Le médecin malgré lui de Molière, un classique qu'on aurait
a priori pu penser totalement étranger à leur monde et à leurs
préoccupations. Or ils découvrent peu à peu, par exemple, que des
sentiments ou des émotions expérimentés par les personnages
peuvent être très proches de celles qu'ils ressentent dans leur
quotidien. Ou que certaines expressions, qui les intriguent,
pourraient très bien revenir à la mode.
L'enseignant
ne leur fournit que très peu d'informations (puisque, bien sûr, il
ne les a pas...), ce qui va amener les élèves à vouloir aller les
chercher par eux-mêmes. Le maître et les élèves vont découvrir
ensemble, et ce sont les élèves qui vont placer le maître en
situation d'examen (sur le mode ludique : chaque fois qu'il ne
sait pas répondre à une question sur l'oeuvre étudiée, il a un
gage).
Il va ainsi
parvenir, sans trop l'avoir programmé, à leur donner le goût des
mots, de la littérature, et surtout l'envie de s'informer, lire,
aller au CDI et utiliser différents outils. Eux qui s'ennuyaient
sont désormais heureux de venir au collège : ce type
d'aventure crée bien évidemment une grande complicité entre tous
(entre les élèves d'une part et entre le groupe d'élèves et leur
professeur) et les amène rapidement à prendre confiance en eux.
Si la situation présentée ici semble idyllique car traitée sur le
mode humoristique et décalé (le jeu est constant autour de l'imposture, comme dans la pièce étudiée), il y a dans ce film une grande
justesse dans l'observation et la restitution des comportements de
chacun : enseignants, élèves, personnel administratif (attitudes de l'élève "difficile", présentation des savoirs académiques, corporatisme, ....).
Et ce film
suggère, sans en avoir l'air, des pistes à explorer pour éviter
les longues journées qui s'égrènent entre les murs de
l'établissement scolaire et remettre la culture générale, l'ouverture d'esprit et l'épanouissement de l'élève au coeur des préoccupations, pour que chacun retrouve l'envie d'apprendre et de partager.
Bref, un
film à voir et à re-re-revoir, on ne s'en lasse pas !
Ce film m'a marqué, bel article! Et pour tous ceux qui ne l'ont pas vu il ne reste plus qu'une chose à faire : aller le voir :)
RépondreSupprimerExactement :)
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